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INTERSCENE #2 Stop-motion animation short using miniature set, 2min 50sec, Wide/NTSC, 2011
Qui ne pourrait être à la fois fasciné et envoûté par ces poupées faites main, ces poupées filiformes, décharnées et en cheveux mais vêtus de lambeaux presque somptueux qui, en des décors toujours aussi ténébreux et sous une clarté tombant des étoiles absentes, celles-là même que le poète faisait renaître sous sa plume, se mettent bientôt à s’enlacer et danser comme pour rejouer en toute et discrète complicité, les chorégraphies réelles que par ailleurs les films de la plasticienne et vidéographe Eun Youg Park n’ont cessé de féconder tout en s’en nourrissant?
Assise dans son fauteuil royal et jambes nues, la poupée princière auréolée de frisure et toujours irradiée de nuit argentée, donne à voir, par instant, sa tête... crâne de cadavre blanc aux orbites creuses. Le spectre, le vampire noir l’invite-t-il à valser? La mort rôde et la danse est macabre. Plus loin, une jeunesse trépassée se rêve et se décline en une sarabande de fantômes, chapelet d’une même Muse botticellienne s’évanouissant dans la nuit, bientôt suivie par le fauteuil et sa revenante désormais impotente. Imperturbable la vasque continue à déborder et le manège tourne toujours.
Musique de pluie fine, de grêle infime et grondements de meubles creux.
Jacques Cohen
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